vendredi 6 février 2009

L'ajustement dans l'immobilier pourrait durer jusqu'en 2011

PARIS (Reuters) - Les prix dans l'immobilier devraient encore diminuer de 6% cette année et l'ajustement pourrait se poursuivre jusqu'en 2011, estiment les économistes d'HSBC dans une étude publiée jeudi.

Les prix de vente dans l'ancien ont baissé de 9,9% au quatrième trimestre sur un an, selon les chiffres de la Fnaim, pour une baisse moyenne de 3,1% sur l'ensemble de 2009.

HSBC prévoit des baisses de prix de 6% dans l'ancien cette année et de 5% pour les logements neufs.

"La baisse des taux d'intérêt ne sera pas suffisante pour inverser la tendance à la baisse des prix," écrit l'économiste Mathilde Lemoine dans l'étude trimestrielle de la banque.

Selon elle, la "très faible capacité d'achat des ménages" due au doublement des prix des logements anciens entre 2000 et 2007, à l'augmentation moins rapide de la population française, au resserrement des conditions de crédit et à la baisse du revenu réel disponible brut des ménages vont se conjuguer pour peser sur leur demande de logements.

De plus, ajoute-t-elle, l'incertitude renforce l'attentisme des acheteurs qui devrait durer jusqu'à la fin de l'année.

L'indicateur de solvabilité des ménages de HSBC indique que celle-ci est à son plus bas niveau depuis 1991, malgré une légère hausse au troisième trimestre.

HSBC prévoit une baisse des taux d'emprunt immobilier à 4,4% en 2009 après 4,9% en 2008, mais aussi un recul du revenu disponible brut réel après sa hausse de 0,9% en 2008.

Bien qu'exceptionnelles, les baisses du marché en 2008 et 2009 ne permettraient pas à la solvabilité des ménages et à leur capacité d'achat de remonter suffisamment, si bien que les prix de vente des logements continueraient de reculer en 2010.

"Selon notre modélisation cyclique des prix de vente des logements anciens, l'ajustement immobilier pourrait durer jusqu'en 2011," ajoute Mathilde Lemoine.

L'étude note que le retournement immobilier pèsera fortement sur la croissance du produit intérieur brut en 2009 et pourrait entraîner la destruction de 70.000 emplois dans le secteur de la construction, y compris intérimaires, sans compter quelque 6.000 emplois qui risquent de disparaître dans l'immobilier.

HSBC estime que les secteurs de la construction et de l'immobilier pèseront sur le PIB à hauteur de 0,7 point de pourcentage en 2009, à comparer à une contribution positive de 0,9 point entre 2004 et 2007.

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