lundi 13 avril 2009

Polémique sur la majoration de réduction d'ISF

Le porte-parole du gouvernement Luc Chatel et le ministre du Budget Eric Woerth ont nié mercredi toute volonté de l'exécutif de "faire un cadeau" aux foyers les plus riches en relevant le plafond de défiscalisation de l'Impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Les assujettis à l'ISF ont actuellement la possibilité de réduire leur facture fiscale à hauteur de 75% de leur investissement dans des PME (en direct ou via un holding), et cela dans une limite fixée à 50.000 euros. Lors d'un déplacement mardi dans les Bouches-du-Rhône, Nicolas Sarkozy s'est déclaré ouvert à un relèvement du plafond de défiscalisation de l'ISF pour financer les entreprises et l'emploi, et les deux ministres ont évoqué mercredi un possible doublement du plafond, actuellement fixé à 50.000 euros.

Payer sa facture d'ISF aux PME plutôt qu'au Trésor Public

"Ceux qui doivent payer l'ISF continueront à payer la somme, ce n'est pas un cadeau qu'on va leur faire", a déclaré M. Chatel en rendant compte à la presse des travaux du Conseil des ministres. "Au moment où on traverse une crise absolument sans précédent, au moment où nos entreprises, nos industries ont besoin de capitaux, ont besoin de fonds propres, ont besoin d'investisseurs, je pense que c'est une mesure qui semble appropriée à la crise", a-t-il ajouté.

"Cette nouvelle défiscalisation n'est pas un cadeau que l'on va faire à une catégorie de la population", a insisté le secrétaire d'Etat à l'Industrie et à la Consommation, dénonçant "la caricature" de la Première secrétaire du PS Martine Aubry, qui a estimé mercredi que le président de la République en "rajoute" dans sa politique "injuste et inefficace".

"C'était déjà très important quand il n'y avait pas de crise, c'est encore plus important aujourd'hui pour les petites entreprises," a estimé de son côté M. Woerth à l'émission "Questions d'info" LCP-France Info-AFP. "On privilégie les petites entreprises, il faut arrêter ces polémiques inutiles, stériles, stupides", a-t-il dit, interrogé sur les accusations de "cadeau" aux plus fortunés. "Nous donnons l'option à celles et ceux qui le paient (l'ISF) entre le payer au Trésor public ou conforter le capital des entreprises, c'est intelligent", a-t-il jugé. "C'est un milliard d'euros en 2008 qui se sont investis dans le capital de PME (grâce à cette mesure) donc c'est bon pour les contribuables, c'est bon pour l'Etat et c'est bon aussi pour la relance et pour le développement économique," a déclaré M. Woerth.

La ministre de l'Economie Christine Lagarde avait confirmé dimanche qu'elle avait demandé à ses services de se pencher sur la question d'un relèvement du plafond des sommes donnant droit à une réduction de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), en cas d'investissement dans une PME.

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